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Les quotas imposés sur Parcoursup ne font pas leurs preuves

« J’ai regardé les quotas de boursiers sur Parcoursup, mais ça n’a pas influencé mes choix, puisque je n’étais pas éligible », explique Angèle, 18 ans, en double licence de droit français et droit anglo-américain à l’université Paris-Nanterre. C’est bien là le cœur du problème des quotas mis en place sur la plate-forme nationale consacrée aux vœux postbac. Les élèves les plus favorisés, comme Angèle, les comprennent mais sont peu concernés, quand ceux qui pourraient les faire jouer en leur faveur passent à côté. Il faut reconnaître que se plonger dans la multitude d’informations contenues dans chaque fiche Parcoursup nécessite une bonne dose de motivation.
C’est tout en bas de l’onglet « Accéder aux chiffres-clés de la formation » que l’on trouve ceux relatifs aux différents quotas. Un premier détermine le pourcentage minimum de boursiers de l’enseignement secondaire – et non supérieur – que doit accueillir chaque formation sélective publique (écoles d’ingénieurs, Sciences Po…) ou licence en tension. Objectif : « Favoriser l’égalité d’accès aux études supérieures. » Pour les 12 445 formations concernées, c’est le rectorat qui le fixe chaque année, à partir du ratio de lycéens boursiers qui postulent à la formation sur le nombre total de candidatures de néobacheliers qu’elle reçoit. Le quota est égal à ce pourcentage + 2 % (avec un plancher à 5 %). Sauf convention avec l’Etat, les quotas ne s’appliquent pas aux formations privées.
A cela s’ajoutent des quotas destinés à fluidifier la poursuite d’études des bacheliers professionnels et technologiques « vers les filières où ils réussissent le mieux », selon les termes du ministère de l’enseignement supérieur. L’objectif est d’atteindre un pourcentage (très variable d’une spécialité et d’une académie à l’autre) de bacs pro dans chacun des quelque 5 100 BTS (brevet de technicien supérieur) et autour de 50 % – parfois moins lorsque le vivier est trop restreint – de bacs techno dans 800 BUT (Bachelors universitaires de technologie).
Troisième et dernier type de quota : celui fondé sur la géographie, qui, à la différence des deux précédents, est restrictif. Dans les licences en tension – environ une sur trois –, la règle est la priorité académique. La formation ne peut pas dépasser un plafond de candidats extérieurs au périmètre défini comme son secteur. Le plus souvent, il s’agit de l’académie où l’élève a obtenu son bac, avec des exceptions : ainsi, les trois académies d’Ile-de-France constituent un seul secteur. Lorsqu’on postule dans une licence très demandée, le fait d’être « hors secteur » réduit fortement les chances d’être admis, même avec de très bons résultats scolaires.
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